La France est au 5ème rang de la consommation mondiale, en volume, de ce produit dont le nom lui vient d’un ancien village de l’ouest parisien. Plébiscité depuis des décennies, par un matraquage publicitaire, ce produit ménager s’avère souvent inutile, dangereux pour la santé et nuisible à l’environnement par sa teneur en chlore.
Produite dès 1777 dans le village Javel à l’ouest de Paris, l’eau de Javel (hypochlorite de sodium) a très vite rencontré un vif succès pour pallier le manque d’hygiène de l’époque, rendre l’eau potable et limiter la prolifération des épidémies, comme le choléra en 1832.
L’eau de Javel n’est pas un nettoyant mais un désinfectant, qui tue les agents biologiques, et un agent de blanchiment (linge…). Il est inutile de vouloir désinfecter ou nettoyer de fond en comble un logement à l’eau de javel, puisqu’il suffit de quelques pas dans une pièce nettoyée pour, de nouveau, la contaminer. Aujourd’hui, la désinfection, d’un logement, à l’eau de javel n’est nécessaire qu’en cas de maladie virale (par exemple, les WC, en cas de gastro-entérites).
Le travail d’aide à domicile est un métier qui présente des risques multiples. L’utilisation d’eau de Javel peut provoquer des brûlures de la peau, des yeux et du tube digestif en cas de contact direct et des dermatoses d’irritation en cas de contact répété.
Plus d’un quart des intoxications, chez l’enfant de 1 à 4 ans, est dû à des produits d’entretien, parmi lesquels l’eau de Javel représente, à elle seule, 40 % des accidents (1). Il est donc important de stocker ce type de produit hors de portée des enfants et de prendre connaissance attentivement des informations sur son étiquette.
En conclusion, l’eau de Javel, c’est comme les antibiotiques, ce n’est pas automatique !
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(1) Etude réalisée par le centre antipoison de Lille sur 12 795 cas d’intoxications accidentelles de l’enfant par produits ménager
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